CONFINEMENT: INTERVIEW A DISTANCE AVEC HELÈNE DEIBER, EXPERTE EN GÂTEAUX FAMILIAUX

A la deuxième saison du confinement on a repris les interviews à distance, en prenant l’angle du changement. Le confinement nous oblige à nous adapter, à changer de vies même parfois. C’est le cas de nos invités qui n’ont pas attendu la pandémie pour s’offrir un nouveau parcours ou pour vivre d’autres vies parallèles et se diversifier. 

C’est le cas de Hélène Deiber qui prend la suite de Johan Terrail. Point commun entre ces deux invités ? Les tatouages et les festivals. Pour le reste leurs vies sont très différentes.

 Helene Deiber 

Elle a changé de vies il y a quelques années, quittant la frénésie des festivals de cinéma réputés pour le calme de la montagne, la communication pour les gâteaux. Et à l’entendre parler (ou à la lire) ce n’est pas si difficile de changer, de s’adapter. il suffit de se laisser porter et de saisir les opportunités, de se faire plaisir et de se laisser guider par ses envies. Un parcours inspirant en ces temps de confinement anxiogène et où il faut se réinventer sans cesse.  

Qu’est-ce qui t’a décidé il y a quelques années de partir à la montagne et à quitter la communication à Lyon ?

Suis tombée amoureuse et j’arrivais en fin d’un cycle professionnel. Après 7 ans de relations presse pour des festivals, j’avais 27 ans, et je terminais 3 ans à m’investir à la communication, au sein des équipes du Festival Lumière et de l’Institut Lumière. J’avais besoin de choisir entre ma vie pro et perso. Et mon amoureux étant à la montagne je l’ai suivi pour continuer dans la communication mais à la montagne auprès de lui.

Et comment en es-tu venue à te mettre à la pâtisserie l’an dernier ?

D’abord en arrivant à Aime La Plagne, pour développer mon réseau je suis devenue entraineur de GRS, sport que j’ai pratiqué longtemps en compétitions. Et puis ma nouvelle vie a pris le pas sur la communication. Et de fil en aiguille, à partager, rencontrer des enfants, des gens pour qui j’avais envie de m’investir, j’en suis venu à me questionner sur ces valeurs et quel métier je voulais développer. Et à m’éloigner de la communication et devenir un peu pâtissière. Ca paraît éloigné comme ça, mais quand je fais des gâteaux je retrouve le story-telling de la communication, l’émotion du cinéma, le partage de la culture, le plaisir ressenti avec la GRS (la confiance en soi, les ateliers, …), …et à chaque fois un cadre familial. Comme le style de mes recettes de gâteaux, très familiales.

Le confinement t’aurait fait-il prendre cette décision si tu n’avais pas été attirée par l’amour ?

Peut-être pas, c’est vraiment mon amoureux qui m’a fait quitter Lyon. Mais j’aime me réinventer, changer de vie régulièrement, ne pas m’ennuyer. Dès que je m’ennuie je change. Du coup sûrement que si je n’avais pas changé de vie, le confinement aurait alors pu être dans tous les cas un moment d’introspection et de créativité ou de changement de parcours, de ville. Je me laisse surtout guider par mes envies, les opportunités et de la manière dont j’arrive en fin d’un parcours. Paradoxalement le confinement actuel ne me pousse pas à l’introspection, mais davantage à réinventer, à créer.

A Aime tu as développé la pâtisserie. En ouvrant un point de vente à la gare et en passant ton CAP. Comment ça s’est passé ? Tu avais quoi en tête avec ces deux projets ?

Ça, ça participe à mes changements de vies, sans réflexions. J’avais un projet entrepreneurial, d’ouvrir un lieu atypique et gourmand. Je voulais me sentir légitime, du coup j’ai passé mon CAP. C’était l’occasion d’avoir un regard objectif et professionnel. Parmi les pistes, certains projets nécessitaient que je teste un projet intermédiaire, qui a été imaginé avec la SNCF, en ré-ouvrant un espace saisonnier, café et restauration de montagne, à la gare de Aime. On a dû le fermer 2 mois avant le terme de la saison. Mais au final ça m’a permis de me recentrer.

   

Avant le confinement tu avais quoi comme objectifs ?

De continuer ce projet. Il aurait dû durer 2 mois de plus, se développer et reprendre à la saison suivante. Avec l’envie d’ouvrir un espace plus grand dans la gare. Mais en oubliant surement ce que j’avais envie de faire. Le confinement a donc été une remise en question et permis de me laisser davantage de liberté pour entreprendre ce que je fais aujourd’hui.

Aujourd’hui qu’est-ce que le confinement t’a donc permis ?

J’ai développé des ateliers en visio, j’ai adoré. J’ai développé des gâteaux sur mesure, personnalisés. J’ai adoré. Aujourd’hui je n’ai pas d’horaires, ni de contraintes. Ca a redéfini mes projets. Je n’ai plus envie de développer les projets initiaux, avec une adresse fixe à gérer. Je préfère travailler en partenariats, avec des restaurateurs, des lieux en proposant des offres éphémères, de devenir à la fois consultante, traiteur sucré et pâtissière. Difficile de définir ce que je fais, tellement c’est varié et variable. Je m’adapte, je réinvente un métier qui était jusque-là soit en boutique ou en restaurant, ou en agence de communication, … Je fais du gourmand, du beau, du bon, du doux pour les yeux, du réconfortant, du familial, de façon nomade, éphémère, événementielle, … sans vouloir rentrer dans des cases. Ça me permet d’aller chercher des recettes du monde entier, de m’adapter au confinement, à mon environnement, … tout en restant proche de mes valeurs et de ce côté très familial que je perds dès que j’entreprends trop, ou que je fige un projet avec des cadres strictes et classiques. En cassant les codes j’assume les miens, et je fais du coup des collaborations que je ne pourrais pas faire si j’étais un commerce fixe.

Qu’est-ce que la pâtisserie t’apporte pendant ce second confinement ?

Je dirais plutôt qu’est-ce que le confinement apporte à ma pâtisserie. Je peux prendre davantage de temps pour mes gâteaux, pour développer des ateliers en visio, et créer de nouvelles recettes. J’ai un peu plus de temps sur la pâtisserie et j’adore chercher, dénicher des recettes, m’amuser. Le plaisir en est que décuplé.

 

Quel est ta recette préférée, le gâteau qui te rebooste ?

Ce red velvet. Un gâteau que j’adore vraiment, répandu aux USA, dans les pays anglo-saxons, mais qu’on connaît moins chez nous. Impossible à décrire mais c’est une tuerie.

Ca te laisse du temps pour voir aussi l’après confinement ? Quelles envies tu as désormais ?

Suis impatiente d’être à Noël, de continuer de développer des recettes. Le reste appartiendra à l’avenir. J’en suis au tout début de ce nouveau parcours sucré, laissons-lui du temps, quelques années pour s’exprimer pleinement avant d’avoir de nouvelles envies.

 

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